Les agriculteurs entendent lutter contre l’exploitation par le cimentier Calcia de 109 hectares sur la commune de Breuil-en-Vexin (Yvelines).

Un gros coup derrière la tête pour les riverains, les maires des communes environnantes, le Parc naturel régional du Vexin français, mais aussi pour les jeunes agriculteurs Île-de-France Ouest.

Le 18 juin dernier, l’État a attribué au cimentier Calcia le permis exclusif d’exploiter, durant dix ans, 109 hectares sur la commune de Breuil-en-Vexin (Yvelines), à quelques encablures de Seraincourt, Frémainville ou Saint-Cyr-en-Arthies (Val-d’Oise).

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Dès le 24 juin, le Pnr, par la voix de son président Marc Giroud, contre-attaquait. Le Pnr décidait donc à l’unanimité d’engager plusieurs recours juridiques contre le projet d’extension des carrières à Brueil-en-Vexin, par la société Ciments Calcia. Jeudi 27 juin, une trentaine d’élus du Mantois, dans les Yvelines, avaient exprimé leur colère devant le ministère de la Transition écologique.
« Ce n’est qu’un début »

Aujourd’hui, ce sont les jeunes agriculteurs Île-de-France ouest qui manifestent leur opposition au projet.

Cette décision fait donc état de la totale ignorance de la position de refus du monde agricole, des associations environnementales, du Parc naturel régional de Vexin, mais surtout des maires des communes voisines et de nombreux élus toujours mobilisés contre ce projet », estiment les jeunes agriculteurs.

Pour ces derniers, cette tranche n’est qu’une première étape pour le cimentier qui compte exploiter de nouvelles surfaces.

Depuis plus de trente ans, le monde agricole vit sous la menace de voir disparaître ces terres, condamnant tout projet d’installation viable sur un territoire qui a pourtant besoin de nouvelles installations en agriculture. Ceci n’est plus supportable dans un contexte où l’équivalent d’un département disparaît chaque année sous le béton. »

« Nous ne pouvons plus tolérer l’incohérence »

C’est pourquoi, malgré l’annonce de mesures en faveur de la biodiversité, de l’environnement et des terres agricoles, la profession reste sceptique quant à une réelle restitution au monde agricole de la perte énorme engagée.

Face aux projets immobiliers, de nouvelles lignes ferroviaires, de nouveaux parcs de loisirs qui vont encore amputer les terres agricoles, nous ne pouvons plus tolérer l’incohérence entre les actes et les discours. »

Et de poursuivre :

L’installation de jeunes agriculteurs-trices sur nos territoires est de plus en plus compromise par des projets de la sorte. Nous ne pouvons accepter l’hypocrisie d’une politique qui souhaite voir installer de nouveaux agriculteurs et qui s’en défausse sur le premier des critères : l’accès au foncier. »

C’est dit ! Les agriculteurs sont prêts à se défendre et à cultiver un esprit de lutte.