Les opposants au projet d’extension des carrières organisent ce mercredi soir une réunion publique, dans laquelle les élus sont invités à donner leur avis.

Brueil-en-Vexin. Bruno Caffin, maire (DVD) de Brueil-en-Vexin, est l’un des élus les plus actifs contre le projet d’extension des carrières sur ce site. Il sera présent, comme de nombreux autres, à la réunion publique de mercredi soir. LP/VIRGINIE WÉBER.

Alors que l’enquête publique sur l’extension des carrières du cimentier Lafarge dans le Vexin vient de commencer, les opposants à ce projet organisent une réunion publique ce mercredi soir, à Juziers*. Les habitants en apprendront un peu plus sur ces nouvelles carrières et pourront connaître le point de vue des élus du secteur – député, maires… -, tous invités.

La plupart d’entre eux sont opposés à l’extension de ces carrières, prévue dans les prochaines années sur 80 ha : 55 élus du Vexin et de la Vallée de la Seine ont ainsi voté une motion pour l’abandon du projet en se basant notamment sur les conséquences en matière environnementale. « Ce serait une catastrophe écologique absolue, assure Bruno Millienne, député (MoDem) de la circonscription des Mureaux. On va se retrouver avec beaucoup plus de particules fines dans l’air. »

Le maire (DVD) de Brueil-en-Vexin redoute, lui, les nuisances provoquées par les nouveaux forages. « L’opposition locale s’explique en raison des conséquences générées par l’exploitation d’une carrière de calcaire en termes de trafic routier, de poussière et de nuisances sonores, détaille Bruno Caffin. Il faut ajouter une dégradation de notre village, du foncier et de la valeur de nos maisons qui vont complètement s’effondrer. »

Quant à l’argument économique mis en avant par Calcia, il ne tient pas, selon Michel Vialay, député (LR) de la circonscription de Mantes et ses alentours. « Je n’y crois pas, dit-il. Ce n’est pas une activité productrice de beaucoup d’emplois. Quand je vois le plan social mené à Guerville par Italcimenti (propriétaire de Calcia), j’ai des raisons d’être inquiet. »

A défaut de créer de nombreux emplois, le cimentier a toujours indiqué que sans extension, les 100 emplois directs et 300 indirects seraient menacés. « Le risque, c’est qu’ils partent, s’inquiète Jean Lemaire, maire (SE) de Gargenville, où est basée l’usine du groupe. N’oublions pas aussi que Calcia s’est engagé à investir 25 M€ dans ses infrastructures, si l’exploitation est concédée. Cet argent permettra d’améliorer, par exemple, les filtres à air à la sortie des cheminées. » Pour ses prises de position publiques, l’élu, l’un des rares partisans de l’extension, dit avoir reçu des menaces de mort et avoir été insulté à plusieurs reprises.

Les discussions se poursuivront sans doute jeudi après-midi, à Gargenville, à l’occasion du conseil de la communauté d’agglomération GPS & O. A l’ordre du jour de la séance : le vote d’un « avis favorable » au projet d’extension des carrières. Et les associations de défense de l’environnement ont d’ores et déjà annoncé leur intention de s’y déplacer en masse.
*Ce mercredi, 20 heures, à la salle des fêtes de Juziers.